Edward Black Staveley

Depuis plus de 30 ans, je m’initie et je découvre le patrimoine bâti de la ville de Québec. Je suis toujours fascinée par les styles et la diversité des influences architecturales de ma ville natale. On retrouve dans certains quartiers de Québec — Montcalm, Sillery, etc. — plusieurs bâtiments associés à l’architecte Edward Black Staveley et à sa famille.

La famille Staveley

Edward Black Staveley est le petit-fils d’Edward Staveley (1795-1872) et le fils de Harry Staveley (1848-1925). Trois générations de cette famille réalisent ainsi des projets architecturaux dans plusieurs quartiers de la ville de Québec. Les Staveley ont un impact significatif sur le patrimoine architectural de la capitale nationale. On évoque leur nom et l’on mélange parfois leur filiation ainsi que les années associées à chacune de leurs réalisations.

Parcours d’Edward Black Staveley

Edward Black Staveley est né à Québec le 13 juillet 1877. Il étudie au Quebec High School et ensuite à l’Université McGill (de 1896 à 1900), tout en travaillant pour la firme d’architecture de son père à Québec, Staveley & Staveley, et ce dès l’année 1901.

On retrouve des dessins d’élévations, des plans, des esquisses des études d’Edward Black Staveley en architecture à l’Université McGill dans la collection du Musée national des beaux-arts du Québec. Ce lot de dessins a été acquis en 1982. En 2006, d’autres dessins de la famille Staveley sont acquis.

Selon Suzie F. Poulin qui a rédigé en 1995, un mémoire de maîtrise sur les architectes Staveley, Edward Black a bénéficié, lors de son passage à l’Université McGill, d’une approche académique favorisant un apprentissage spécialement conçu pour le développement récent de la profession d’architecte.

« La formation académique d’Edward B. lui apporte non seulement une technique graphique plus spécialisée mais également une connaissance de l’histoire de l’architecture. Cet enseignement lui procure des outils qui lui font produire des projets mieux proportionnés qui adoptent des styles ou des mouvements divers et traduisent sa sensibilité. Edward B. réussit à incorporer ces différentes influences dans un discours architectural et à créer des bâtiments au caractère unique qui reflètent son style personnel. Les projets de la période témoignent aussi de son engouement pour les nouveautés et les réalisations américaines. »¹

« Durant cette période de l’histoire de l’architecture, les architectes sont confrontés à deux voies; celle du modernisme et celle de la revalorisation de l’architecture traditionnelle. Edward Black Staveley se situe parmi les architectes qui persistent à faire usage des ornements favorisant ainsi la continuité des traditions et des formes symboliques en architecture. Les croquis de maisons anciennes et de fermes qu’il dessine démontrent aussi son enthousiasme pour l’architecture du régime français et les constructions vernaculaires. »²

« Dans certains de ses projets, il va au-delà de l’ornementation et parvient à saisir l’esprit général du mouvement stylistique avec lequel il travaille. Les schémas de composition qu’il envisage démontrent une certaine habileté conceptuelle qui ne se limite pas seulement à l’application d’éléments décoratifs. En plus des ornements, il expérimente les formes, les matériaux et certaines techniques structurales. »³

En 1912, Staveley achète un terrain et élabore les plans d’architecture de sa maison située sur l’avenue Moncton pour y loger sa famille pendant plus de quarante ans. Il est élu président de l’Association des architectes de la province de Québec en 1916.

Jusqu’au décès de son père, il demeure associé avec lui. Ils réalisent ensemble de nombreuses résidences dont la maison d’Ernest Ross. Au cours des années 40 et 50, il va se concentrer sur un marché de résidences unifamiliales ainsi que certains travaux et rénovations d’édifices existants. Staveley cesse ses activités d’architecte en février 1960. Il décède à Québec le 16 septembre 1969.

Domaine public

Au Canada, toute l’œuvre originale d’Edward Black Staveley s’élève dans le domaine public le 1er janvier 2020. Vous pouvez voir plusieurs de ses dessins d’architecture dans différentes institutions du Québec:

• Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BANQ) possède, dans son centre d’archives de Québec, le fonds Famille Staveley (P541) qui contient près de 1450 dessins, esquisses et plans d’architecture réalisés par cette dynastie d’architectes.
• Le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) détient, pour sa part, une collection d’œuvres d’Edward Black Staveley comprenant une cinquantaine de dessins, plans, croquis et autres pièces⁴.

Sources et références

• BASTIEN, Geneviève G., Doris DROLET DUBÉ, Marthe LACOMBE et Arthur John Hampson RICHARDSON. Quebec City: Architects, Artisans, and Builders. Ottawa, Musée national de l’Homme, 1984.
• CROSSMAN, Kelly, Architecture in Transition: From Art to Practice. 1885-1906. Montréal: McGill-Queen’s University Press, 1987.
• GRIGNON, Marc., Luc Noppen. L’art de l’architecte: trois siècles de dessin d’architecture à Québec. Québec: Musée du Québec et Université Laval, 1983.
• POULIN, Suzie F. L’architecture résidentielle des Staveley, 1846-1954. Québec: Université Laval, 1995. [fiche et téléchargement]

1. Suzie F. Poulin, L’architecture résidentielle des Staveley: 1846-1954, p. 102. Québec: Université Laval, Bibliothèque, 2013.
2. Ibid., p. 105-106.
3. Ibid., p. 108.
4. Le MNBAQ présente aussi des œuvres de son grand-père, Edward Staveley, et de son père, Harry Staveley.

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