NĂ© le 4 octobre 1895 Ă Piqua, au Kansas, â « avant quâun cyclone ne frappe et nâemporte la ville » â dans une famille dâacteurs de cabaret, Joseph Francis Keaton, baptisĂ© « Buster » par Harry Houdini et fils de la « premiĂšre femme saxophoniste d’AmĂ©rique », est acteur, scĂ©nariste et cinĂ©aste amĂ©ricain.
Ă trois ans, Keaton monte sur scĂšne pour la premiĂšre fois. AussitĂŽt acrobate, projectile, comĂ©dien burlesque et de vaudeville, il marche (saute et pirouette) dans les pas de sa parentĂ©. Cependant, tandis que ses parents perdent de leur fougue, que son pĂšre, Joe Keaton, sombre dans lâalcoolisme, Buster acquiert progressivement un renom, passant par Broadway pour rejoindre, en 1917, la Comique Film Corporation de Roscoe « Fatty » Arbuckle.
Au dĂ©but des annĂ©es 20, Buster Keaton sâassocie avec Roscoe « Fatty » Arbuckle et le producteur de la feue compagnie de Joseph Schenck, dans le but de fonder les Buster Keaton Comedies. DĂšs lors, il rĂ©alise au sein de cette compagnie â quâil dirige, mais dont il nâest ni propriĂ©taire ni le principal actionnaire â des dizaines de « shorts » (courts mĂ©trages), collaborant avec Al St. John, Eddie Cline, Malcolm St. Clair et Clyde Bruckman. Libre comme l’air, Keaton crĂ©e, au fil des annĂ©es vingt, ses plus grands chefs-dâĆuvre: Sherlock Jr. (1924), The General (1926), The Cameraman (1928) et bien d’autres, tous des classiques du « slapstick » gĂ©niaux sur le plan technique.
Cette libertĂ©, toutefois, ne peut durer: Metro Goldwyn Mayer, distributeur des films de Keaton depuis 1923, sape graduellement lâindĂ©pendance du cinĂ©aste. En 1930, il apparaĂźt non sans peine dans son premier « talkie » (film parlant). Keaton est rĂ©duit Ă son nom, Ă sa cĂ©lĂ©britĂ©. Il est intĂ©grĂ© dans le « star system » et joue des seconds rĂŽles. Rapidement, il sâadonne Ă lâalcoolisme et les divorces se succĂšdent, de mĂȘme que les dĂ©cennies dilapidĂ©es.
L’annĂ©e prĂ©cĂ©dant sa mort, Buster Keaton â qui aurait inspirĂ© En Attendant Godot â tient le rĂŽle principal dans un court-mĂ©trage dâAlan Schneider, scĂ©narisĂ© par Samuel Beckett, alors quâil est le sujet dâun documentaire de John Spotton (Buster Rides Again, 1965) et que Gerald Potterton le met en vedette dans un court-mĂ©trage produit par lâOffice National du Film rappelant lâapothĂ©ose de sa carriĂšre (The Railrodder, 1965). Le 1er fĂ©vrier 1966, il sâĂ©teint Ă Woodland Hills, en Californie.
Sources
- KEATON BUSTER – (1895-1966), par Claude-Jean Philippe, in Universalis Ă©ducation [en ligne, sur abonnement], EncyclopĂŠdia Universalis, consultĂ© le 25 dĂ©cembre 2016.
- Larousse Dictionnaire du CinĂ©ma, Dictionnaire multimĂ©dia [En-ligne]. Paris, Ăditions Larousse, 2001. http://www.larousse.fr/archives/cinema/page/825#t3475 (consultĂ© le 25 dĂ©cembre 2016)
- John Spotton, 1965, Buster Keaton Rides Again, ONF
- Roscoe Arbuckle, Wikipédia
- Film (Film), Wikipédia
- Gerald Potterton, 1965, The Railrodder, ONF