Né à Torhout en Belgique en 1907, Charles De Koninck étudie d’abord au collège d’Ostende puis à l’Université de Louvain où il obtient un doctorat en philosophie en 1934. La même année, il quitte la Belgique et s’installe à Québec pour enseigner à la Faculté de philosophie de l’Université Laval. Il y enseigne la philosophie des sciences et la philosophie de la nature. Il est nommé doyen de la faculté en 1939 et le restera jusqu’en 1956. Il connaît une carrière très prolifique, publiant plus de 160 ouvrages académiques, et participant à de nombreux comités dans un Québec fortement dominé par la hiérarchie catholique. Il co-fonde en 1945 la revue « Laval théologique et philosophique », revue encore en activité aujourd’hui. Il enseigne aussi à l’Université de Montréal, l’Université de Mexico et l’Université Notre-Dame aux États-Unis. Parallèlement à son enseignement, il complète un doctorat en théologie en 1963 à l ‘Université Laval. Il succombe à une crise cardiaque à Rome en 1965, à la veille d’une audience papale auprès de Paul VI. Il participait alors à un sous-comité du concile sur la planification des naissances et la liberté des consciences.
Sa philosophie s’inscrit dans le courant aristotélico-thomiste. Il défend l’importance et la primauté du bien commun sur les droits de la personne individuelle. Même s’il est catholique, il défend la laïcité qu’il considère comme un rempart au totalitarisme. Il combat pour la laïcité de l’école, si les parents le veulent, et même de l’État. Son livre « Tout homme est mon prochain » (PUL) en témoigne. « Comme catholique, je vois dans la laïcité de l’État un pouvoir salutaire voué à réprimer les injustices de qui que ce soit », écrit-il.
Les questions et débats soulevés par la philosophie de Charles De Koninck sont encore très actuels. Le Charles De Koninck Project diffuse en ligne certains travaux du philosophe.
Source :
- Jacques Vallée, Le Devoir de philo: Charles De Koninck, déchiffreur de notre temps, Le Devoir, 14 et 15 février 2009.
Pour aller plus loin :
- Article dans Wikipédia
- Jonathan Livernois, Relire De Koninck, Le Devoir, 6 juin 2015.