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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise

Nous cĂ©lĂ©brons ici des Ɠuvres entrant dans le domaine public le 1er janvier de chaque annĂ©e au Canada!

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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise
11 Décembre 201911 Décembre 2019

Mary E. Wrinch

Une notule colligée par Aline Crédeville
Calendrier:
  • 2020
| Discipline(s): Tags Peinture

Scarboro Mary Evelyn Wrinch est nĂ©e en 1877 Ă  Kirby-le-Sossex, en Essex, rĂ©gion rurale du sud de l’Angleterre situĂ©e au nord-est de Londres. Plus tard, elle devint une peintre canadienne qui nourrit une grande passion pour les paysages chatoyants et sauvages du nord de l’Ontario.

Qui est-elle? Quels furent sa vie, son Ɠuvre et ses inspirations? Sa dĂ©couverte est toujours suivie d’exclamations — tant au niveau de son art que des conditions de vie des artistes fĂ©minines de l’Ă©poque. Reconnue pour sa maniĂšre de peindre les mouvements du ciel et des flots, elle utilisait une palette de couleurs bleu et mauve. Son style prĂ©figure celui du « style canadien Â» dont on la reconnaĂźt pionniĂšre. Elle est aussi une prĂ©curseure dans la peinture des paysages qui inspireront plus tard d’autres peintres connus sous le nom « Groupe des Sept Â». Seuls ces sept peintres masculins auront pourtant le privilĂšge d’incarner le style canadien dans la culture populaire.

Éducation à la Bishop Strachan School

À la mort de son pĂšre, Mary E. Wrinch immigre avec sa mĂšre Ă  Bronte en Ontario. Puis, en 1885, elles dĂ©mĂ©nagent toutes deux Ă  Toronto, ville oĂč Mary rĂ©sidera toute sa vie. En 1889, Ă  l’ñge de 8 ans, elle rentre comme interne dans une Ă©cole privĂ©e pour filles, la Bishop Strachan School. Cette Ă©cole a Ă©tĂ© créée 20 ans plus tĂŽt par le RĂ©vĂ©rend John Langtry qui voulait que les jeunes filles puissent recevoir une Ă©ducation.

À l’époque, Ă  Toronto, les seules Ă©coles accessibles Ă  la gent fĂ©minine Ă©taient soit des Ă©coles privĂ©es, trop onĂ©reuses pour la classe moyenne, soit des Ă©coles catholiques, ayant pour habitude d’amener Ă  la conversion — ce qui n’était pas du goĂ»t des reprĂ©sentants de l’Église Anglicane comme le RĂ©vĂ©rend Langtry. Celui-ci a finalement rĂ©ussi Ă  rassembler, dans un comitĂ©, « plusieurs hommes Â» (sic) prĂȘts Ă  soutenir ce projet. À force de dĂ©termination, l’école put enfin ouvrir ses portes le 12 septembre 1867, tout prĂšs de l’actuel Art Gallery of Ontario.

Bien entendu, la Bishop Strachan School Ă©tait essentiellement destinĂ©e aux demoiselles issues de familles anglicanes. On y acceptait cependant toutes les jeunes filles, en autant que leurs familles acceptent les rĂšgles et prĂ©ceptes de l’école. L’ambition de l’établissement dĂ©bordait le cadre religieux puisqu’il s’agissait de « dĂ©velopper la comprĂ©hension, renforcer le jugement et affiner le goĂ»t1. Â». Cette ambition Ă©tait tout de mĂȘme novatrice, tout comme que celle, non moins audacieuse en ces temps, de prĂ©parer les filles Ă  pouvoir entrer Ă  l’universitĂ©. Ambition portĂ©e dĂšs ses dĂ©buts par Mrs Anne Thompson (1872-1875, directrice de la BSS) qui encourageait ainsi ses Ă©tudiantes:

Remember girls, you are not going home to the selfish butterflies of fashion. The Bishop Strachan School has been endeavouring to fit you to become useful and courageous women. I believe you will see yet our universities open to women. Work out your freedom, girls! Knowledge is now no more a fountain seal’d; drink deep.2

Inspirant, n’est-ce pas? Il faudra cependant attendre 1884 pour que les femmes soient acceptĂ©es Ă  l’UniversitĂ© de Toronto, voire 1886, en ce qui concerne l’UniversitĂ© de Trinity College, aujourd’hui connue sous le nom de CollĂšge Trinity. Autre Ă©lĂ©ment intĂ©ressant, l’école a toujours Ă©tĂ© dirigĂ©e par des femmes, sauf une seule exception, dans les annĂ©es 60.

Une Ă©cole d’art n’attend pas l’autre!

C’est donc Ă  la Bishop Strachan School que Mary E. Wrinch reçoit sa premiĂšre Ă©ducation, notamment son Ă©ducation artistique, entre 1888 et 1892, puis Ă  la Central Ontario School of Art, de 1889 Ă  1893. Elle Ă©tudie les techniques d’imprimerie ainsi que la peinture, sous la direction de George Agnew Reid, qui deviendra son Ă©poux en 1922, quand elle aura 45 ans. AprĂšs 1892, elle continue sa formation au niveau universitaire, Ă©tudiant d’la peinture miniature Ă  la Grosvenor School of Modern Art de Londres sous la direction de Alyn Williams, puis terminant son parcours acadĂ©mique Ă  la Art Students League of New York, sous la direction d’Alice Beckington. On est au tournant du siĂšcle, et Mary E. Wrinch est alors spĂ©cialisĂ©e dans la peinture miniature sur piĂšce d’ivoire.

Sa carriùre et son Ɠuvre

Mary E. WrinchEn 1901, elle a 24 ans et retourne Ă  Toronto oĂč elle passera le reste de son existence. Elle devient membre de la Ontario Society og Artists et de la American Society of Miniature Painters. En parallĂšle de sa carriĂšre artistique, elle enseigne l’art Ă  son alma mater, la Bishop Strachan School, Ă  raison de deux aprĂšs-midis par semaine. Elle y restera directrice du dĂ©partement d’Art jusqu’en 1936, soit durant 35 ans. Elle voulait que ses Ă©tudiantes dĂ©veloppent leur propre crĂ©ativitĂ© et dĂ©couvrent leurs intĂ©rĂȘts personnels. De son cĂŽtĂ©, elle dĂ©laisse la peinture miniature pour embrasser la peinture Ă  l’huile sur de grandes toiles. Elle conservera cependant le style d’apposition des couleurs propre Ă  la peinture miniature.

En 1916, elle devient membre de la Royal Canadian Academy of Arts, oĂč peu de femmes avaient droit de citĂ©. D’ailleurs, au grĂ© de mes pĂ©rĂ©grinations documentaires, j’ai trouvĂ© un vieil article qui dĂ©crit une exposition dans laquelle Mary E. Wrinch exposa ses miniatures. Les artistes dont les portraits sont reproduits sont tous des hommes et l’on n’y mentionne les artistes femmes qu’à la toute fin du journal, dans la suite de l’article, entre deux publicitĂ©s.

Fin article la Presse 1906Article La Presse 1906

Durant sa carriĂšre, Mary E. Wrinch sera membre de nombreuses sociĂ©tĂ©s d’art avec lesquelles elle exposera ses Ɠuvres. Elle participera aussi Ă  la Canadian Painting Exposition (Art Gallery of Toronto), oĂč elle sera exposĂ©e aux cĂŽtĂ©s du Groupe des Sept.

En 1922, elle a 45 ans et Ă©pouse George Agnew Reid. Ensemble, ils iront rĂ©guliĂšrement peindre les paysages sauvages du nord de l’Ontario. Ils vont vivre dans le quartier de Whychwood Park, connu pour ĂȘtre un « repĂšre d’artistes Â».

En 1924, elle fait partie des artistes retenus pour British Empire Exhibit et expose alors en des lieux prestigieux comme le Tate Museum de Londres ou la Foire internationale de New York.

Le style de Mary E. Wrinch

Mary E. Wrinch pouvait tout autant recourir Ă  la peinture Ă  l’huile qu’Ă  l’aquarelle et son talent s’exprimait de la simple esquisse Ă  l’impression. Elle utilisait en effet la linogravure Ă  laquelle, en 1930, elle ajoute de la couleur pour dĂ©peindre ses paysages de prĂ©dilection et ses motifs floraux. Parmi ses Ɠuvres les plus connues, citons Breaking Clouds (1931-32) et Scarboro (1935-38). Pour ces deux tableaux, elle a utilisĂ© l’impression couleur de la linogravure sur papier vĂ©lin. L’une de ses impressions par linogravure de motifs floraux pourrait ĂȘtre Darwin Tulips, rĂ©alisĂ© en 1932.

En 1969, annĂ©e de son dĂ©cĂšs, l’Ɠuvre de Mary E. Wrinch a fait l’objet d’une rĂ©trospective Ă  la Art Gallery of Ontario. Plus rĂ©cemment, en 2012, la Art Gallery de Windsor organisait une exposition d’Ɠuvres conservĂ©es dans ses collections.

Domaine public

Au Canada, l’Ɠuvre de Mary E. Wrinch s’Ă©lĂšve dans le domaine public le 1er janvier 2020.

Vous pouvez voir plusieurs de ses Ɠuvres dans diffĂ©rentes institutions du Canada.

Principaux musées

  • MusĂ©e des beaux-arts du Canada, Ă  Ottawa,
  • MusĂ©e des beaux-arts de MontrĂ©al
  • Vancouver Art Gallery

bibliothÚques publiques et universitaires

  • BibliothĂšque de l’UniversitĂ© de Colombie-Britannique
  • BibliothĂšque publique d’Hamilton et son dĂ©partement d’histoire locale et d’archives
  • Canadian Women Artists History Initiative Documentation Centre
  • BibliothĂšque et Archives Canada

Sources et références

  • « Art Gallery of Windsor Â». s. d. ConsultĂ© le 4 dĂ©cembre 2019.
  • « BSS | Our Heritage Â». p. 28-29. s. d. ConsultĂ© le 4 dĂ©cembre 2019.
  • « Canadian Women Artists History Initiative : WRINCH, Mary E. Â» s. d. ConsultĂ© le 1er dĂ©cembre 2019..
  • Le Devoir. « L’AcadĂ©mie Royale Canadienne des Arts Â», jeudi 23 novembre 1933.
  • « Mary E. Wrinch Â». 2019. Wikipedia (EN).
  • Moynahan-Foreman, Cindi. 2015. « Moynahan Studio: FemArt Friday: Mary Evelyn Wrinch (1877-1969) Â». Moynahan Studio. 18 juillet 2015.
  • La Presse. « Exposition des artistes canadiens Â», samedi 24 mars 1906.

Notes et liens complémentaires

  1. Traduction libre de “develop the understanding, strengthen the judgment, and refine the taste.”.
  2. Traduction libre: « Rappelez-vous, les filles, vous ne retournez pas chez vous comme des libellules Ă©goĂŻstes et mondaines. La Bishop Strachan School s’est efforcĂ©e de vous Ă©duquer afin de faire de vous des femmes utiles et courageuses. Je suis certaine que vous verrez bientĂŽt nos universitĂ©s ouvertes aux femmes. Gagnez votre libertĂ©, les filles! La connaissance n’est plus une source inaccessible. Abreuvez-vous y abondamment. Â»

Illustration

  • Mary E. Wrinch. « Scarboro » (1935~1938). Linogravure couleur sur papier vĂ©lin. Source : Wikimedia Commons
  • Mary E. Wrinch. Source et licence inconnue. Wikipedia (utilisation Ă©quitable lien externe)

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