NĂ©Â Ă MontrĂ©al le 5 octobre 1908 et dĂ©cĂ©dĂ© dans la mĂȘme ville le 10 janvier 1965, Paul-Ămile Corbeil est un chanteur (basse) qui a popularisĂ© la chanson traditionnelle au QuĂ©bec, notamment par ses émissions radiophoniques.
ĂlĂšve du tĂ©nor montrĂ©alais d’origine française, Salvator Issaurel, il dĂ©bute rapidement sa carriĂšre dans un opĂ©ra, HĂ©riodiade de Massenet, en 1929. Il se produit par la suite, au Canada et aux Ătats-Unis, notamment avec un quatuor vocal, Les Grenadiers ImpĂ©riaux, composĂ© de chanteurs qui seront plus tard bien connus du public: Albert Viau, François Brunet et Gaston Nolin. En 1934, lors d’un sĂ©jour Ă New York oĂč le quatuor prĂ©sente un spectacle au Radio City Music Hall, Paul-Ămile Corbeil se familiarise avec la rĂ©alisation et la production d’Ă©missions radiophoniques pour le rĂ©seau NBC. DĂšs son retour Ă MontrĂ©al, en 1935, il est nommĂ© chef de la rĂ©alisation Ă la station de la Commission canadienne de radiodiffusion, organisme qui, un an plus tard, deviendra Radio-Canada. Au sein du mĂȘme rĂ©seau, il sera directeur des programmes de la station CJBR de Rimouski, de 1937 Ă 1941.
En 1937, l’abbĂ© Charles-Ămile Gadbois, publie un recueil de chansons qui vise Ă promouvoir les valeurs traditionnelles et patriotiques au sein des familles afin de contrer l’influence, jugĂ©e nĂ©faste, de la culture anglo-amĂ©ricaine: La bonne chanson. Par ses disques et ses prestations radiophoniques, Paul-Ămile Corbeil a contribuĂ© Ă la popularitĂ©Â de « la bonne chanson » auprĂšs du grand public et cela, mĂȘme dans le contexte d’une culture urbaine en croissance durant les annĂ©es 30 et 40. Il forme en 1940, Le Quatuor de La bonne chanson , avec entres autres, d’anciens partenaires de tournĂ©e : Albert Viau, François Brunet et David Rochette. La mĂȘme annĂ©e, Ă Rimouski, naĂźt son fils, Claude Corbeil, qui sera Ă©galement chanteur classique (basse chantante) et connaĂźtra une carriĂšre internationale.
Ă l’automne 1947,  Polydor, l’Ă©diteur musical franco-allemand, lance une filiale au QuĂ©bec et Paul-Ămile Corbeil en devient le directeur musical. L’entreprise, qui ne vivra que quelques mois, Ă©ditera 6 disques dont deux des siens.
InspirĂ© par l’univers du poĂšte populaire Jean Narrache (Ămile Coderre), Paul-Ămile Corbeil incarne un vieux conteur, dans une Ă©mission radiophonique rĂ©alisĂ©e pour la sation CKAC: Le vagabond qui chante. Il y mettra en scĂšne la chanson traditionnelle, de 1941 Ă 1949. Tout en tenant de rĂŽles soutien dans des opĂ©ras, il poursuit sa carriĂšre de rĂ©alisateur et de producteur pour la radio. Il dirige, dĂšs ses dĂ©buts et pendant 12 ans, l’une des Ă©missions qui connaĂźtra la plus grande longĂ©vitĂ© sur les ondes de Radio-Canada: Les joyeux troubadours (1941 Ă 1977). Dans les annĂ©es 60, il enregistre l’oeuvre poĂ©tique de Jean Narrache, de mĂȘme que de nombreux titres de la chanson traditionnelle du QuĂ©bec.
Une rue de l’arrondissement RiviĂšre-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, sur l’Ăźle de MontrĂ©al, porte son nom depuis 1986.
Sources
- Paul-Ămile Corbeil, dans L’EncyclopĂ©die canadienne
- Le laboureur, chantĂ© par Paul-Ămile Corbeil (1945), sur YouTube
- Au temps de La Bonne Chanson (histoire et extraits), ICI Musique, Radio-Canada.