Jocelyne Binet - Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition québécoise

Jocelyne Binet naît en 1923 à East Angus, au Québec. Elle suit ses premiers cours de musique chez les Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Elle poursuit ses études à l’École supérieure de musique d’Outremont — aujourd’hui l’École Vincent-d’Indy. Durant sept ans, elle étudie le piano avec Léo-Pol Morin, Jean Dansereau et Jean-Marie Beaudet. Elle fait aussi des classes de composition et de matières théoriques avec le réputé Claude Champagne. Elle obtient son baccalauréat en musique en 1943 et sa licence en 1946. Cette même année, elle reçoit un prix de composition décerné par l’Association des compositeurs, auteurs et éditeurs du Canada (CAPAC).

Décrochant une bourse du gouvernement français en 1948-1949, puis du gouvernement du Québec de 1949 à 1951, elle poursuit ses études au Conservatoire de musique de Paris. Elle y étudie la composition avec Tony Aubin ainsi que la fugue, le contrepoint et l’analyse avec Noël Gallon et Olivier Messiaen.

À son retour au pays, elle entreprend une carrière dans l’enseignement. On la retrouve à l’École Vincent-d’Indy (1951-1957), au Centre d’arts d’Orford (1952-1961), au Conservatoire de musique du Québec (1957-1959) ainsi qu’aux camps d’été des Jeunesses musicales du Canada (1952-1961). À partir de 1957, elle donne un cours à l’École de musique de l’Université Laval et y devient professeur de carrière en 1961, poste qu’elle occupera jusqu’à son décès en 1968.

De ses compositions musicales, on retient particulièrement 4 pièces pour orchestre : Évocation (1948), Danse (1949), Un Canadien à Paris (1951) et L’Amour endormi. Elle a aussi composé des œuvres de musique de chambre (Trio pour violon, violoncelle et piano en 1945, Suite pour flûte, piano et cordes en 1946), ainsi que plusieurs mélodies pour soliste et chœur. Parmi ces mélodies, les pièces Petite suite vocale (1945), dédiée à Claude Champagne, et Nocturne (1946) se distinguent particulièrement.

Jocelyne Binet a aussi composé plusieurs pièces sur des poèmes ou des textes d’auteurs tels Paul Éluard (Cycle de mélodies), Pierre Louys, Alfred Drouin, Gabriel Charpentier et Cécile Chabot. Ses œuvres ont été exécutées à la radio et en concert au Brésil, en France et au Canada, notamment par le Trio canadien formé de Gilles Lefebvre, Colombe Pelletier et Rafael Masella, en 1948.

Le Centre d’archives de BAnQ à Québec détient le Fonds Jocelyne Binet. Ce fonds a été acquis par les Archives nationales du Québec en deux temps : un premier versement, en 1977, provient du musicien Alain Gagnon ; le deuxième versement est acquis en septembre 1988 et provient du Service des archives de l’Université Laval. Le fonds se compose principalement de notes et brouillons de compositions : musique vocale, musique de folklore, œuvres pour orchestre et ensemble instrumental auxquels s’ajoutent quelques lettres et documents personnels.

Patrimoine vivant

Cinquante ans après sa mort, la musique et les archives de Jocelyne Binet ne sont pas tombées dans l’oubli. Le Fonds Jocelyne Binet a récemment permis à un professeur de chant de la Auburn University (Alabama), Matthew Hoch¹, de reconstituer, publier et endisquer un Cycle de Mélodies sur des poèmes de Paul Éluard resté inédit jusqu’en janvier 2018.

Sources et références

« Canadian women of achievement by profession or avocation : musicians : Jocelyne Binet ». Famous Canadian Women. Consulté le 18 octobre 2018.
Lessard, Rénald (1989). « Témoin de la vie musicale québécoise du 20e siècle : Le fonds Jocelyne-Binet ». Cap-aux-Diamants 5 (2), page 65.
Potvin, Gilles. « Binet, Jocelyne ». L’Encyclopédie canadienne. Consulté le 18 octobre 2018.
Wikipedia. « Jocelyne Binet ».

Notes et liens complémentaires

Matthew Hoch. « Jocelyne Binet’s Cycle de Mélodies: Unearthing a Forgotten Song Cycle ». 5 avril 2018. [archive]

Illustration

Dessin numérique (licence CC0) inspiré d'une séquence du film Jeunesses musicales de Claude Jutras (de 21'20 à 21'50").