NĂ© le 9 juin 1916 Ă Hull, l’artiste-peintre meurt Ă Vence, dans le sud de la France, en 1965. Jean-Philippe Dallaire est souvent nommĂ© dans les biographies sans la partie composĂ©e de son prĂ©nom. Le MusĂ©e des beaux-arts du Canada parle de Jean Dallaire alors que quelques galeries d’art utilisent toujours le prĂ©nom composĂ© Jean-Philippe.
AĂźnĂ© d’une famille de 11 enfants, il dĂ©montre trĂšs jeune des talents pour le dessin. D’abord encouragĂ© par sa mĂšre, qui lui amĂ©nage un atelier dans le grenier de la maison familiale, il est repĂ©rĂ© par un pĂšre dominicain, Georges-Henri LĂ©vesque. Ce dernier l’invite au monastĂšre d’Ottawa afin d’y rĂ©aliser une murale dans la chapelle. Dallaire est surtout un autodidacte. Il suit pendant 3 mois un cours Ă la Grange Art School de Toronto, passe chez les Dominicains Ă Boston et frĂ©quente par la suite l’Ăcole des beaux-arts de MontrĂ©al durant six mois. En 1938, il obtient une bourse du gouvernement du QuĂ©bec pour se rendre Ă Paris. Il frĂ©quente l’Atelier d’art sacrĂ© de Maurice Denis et l’atelier d’AndrĂ© Lhote. Il est arrĂȘtĂ© par la Gestapo en 1940 comme sujet britannique et il est emprisonnĂ© jusqu’en 1944. Durant son sĂ©jour en prison, il continue Ă dessiner et apprend l’italien. RapatriĂ© au pays en 1945, il est engagĂ© Ă mi-temps Ă l’Ăcole des beaux-arts de QuĂ©bec. Il continue Ă peindre et l’une des Ćuvres les plus importantes de cette pĂ©riode est une grande murale intitulĂ©e « QuĂ©bec sous le rĂ©gime français« . Mais son penchant pour l’alcool provoque chez lui un comportement jugĂ© dĂ©rĂ©glĂ© et il est remerciĂ© de lâĂcole des beaux-arts en 1952. LâOffice national du film du Canada (ONF) l’engage immĂ©diatement comme illustrateur de films fixes. L’un des films sur lequel il travaille, « Cadet Rousselle », est saluĂ© par la critique.
DĂšs 1945, les Ćuvres de Dallaire figurent dans des expositions collectives Ă Paris et Ă partir de 1948, un peu partout au Canada. En 1954, il apparaĂźt dans les galeries professionnelles, comme la Galerie Dominion de MontrĂ©al, ce qui lui ouvre le monde des critiques et des collectionneurs. En 1958, il quitte l’ONF car les galeristes lui assurent un petit revenu. Il retourne Ă Paris puis s’installe Ă Vence jusqu’Ă sa mort.
Dallaire reste un peintre figuratif, malgrĂ© son intĂ©rĂȘt pour l’abstraction. Il a su intĂ©grer diffĂ©rents courants de la peinture du XXe siĂšcle comme le fauvisme, le surrĂ©alisme, le cubisme et mĂȘme l’abstraction et s’est crĂ©Ă© un style trĂšs personnel. Selon la notice du MusĂ©e des beaux-arts du Canada, « Jean-Philippe Dallaire est surtout connu pour ses tableaux festifs peuplĂ©s de personnages Ă©tranges et macabres. Dans son travail, le rĂ©el et lâimaginaire sâentremĂȘlent dans un monde de formes et de couleurs ».
En 1968, le MusĂ©e d’art contemporain de MontrĂ©al et le MusĂ©e de QuĂ©bec prĂ©sentent une premiĂšre rĂ©trospective de son travail. En 2008, la Galerie Valentin de MontrĂ©al actualise l’Ćuvre de Dallaire en organisant une grande exposition.
Sources :
Musée des beaux-arts du Canada. Notice Jean Dallaire
Catalogue Jean Dallaire, exposition rétrospective. Montréal, Galerie Valentin, 2008, 24 pages.
Pour aller plus loin :
Domaine public (liste non exhaustive) :
- Portrait de jeune homme, 1935
- Autoportrait, 1938
- La vieille demoiselle, 1945
- Murale QuĂ©bec, (l’histoire de la ville de QuĂ©bec), 1951
- Coq licorne, 1952
- Habitants de la Lune, 1958
- L’Oiseau jongleur, 1960