Malcolm X (1925-1965) est, avec Martin J. Luther King (1929-1968), l’une des figures les plus célèbres de la lutte des noirs américains pour la dignité. Orateur de talent, Malcolm X laisse à la postérité une riche littérature politique constituée principalement de discours, d’articles, d’entrevues avec les médias et d’une autobiographie.
Né Malcom Little dans la ville de Omaha (Nebraska) le 19 mai 1925, son père est un prédicateur baptiste. Membre de la Universal Negro Improvement Association (UNIA) et fervent admirateur du Jamaïcain Marcus Garvey, précurseur du pan-africanisme, il inculque à ses enfants la fierté d’être noir. Sa mère, Louise Little (née Louisa Norton) est née à la Grenade dans les Antilles. À l’âge de six ans, son père est renversé par une voiture de tramway dans des circonstances qui porte sa famille à croire à un assassinat. Sa famille avait par le passé été harcelée et agressée par des membres d’un groupe de suprémacistes blancs nommé Black Legion. En 1938, quelques années après le décès de son père, sa mère Louise, seule avec sept enfants à charge, succombe à une dépression nerveuse et est internée dans un asile psychiatrique. Malcolm et ses frères sont dispersés dans divers foyers d’accueil. Élève doué, Malcolm aspire à être avocat, mais un professeur lui fait comprendre qu’une telle profession n’est pas une ambition réaliste pour un noir. Il quitte l’école et occupe divers petits boulots dans la région de Boston, où il demeure avec sa demi-sœur, Ella Little-Collins, jusqu’à l’âge de 21 ans. Il est impliqué dans plusieurs histoires criminelles à Boston et à New York. En 1946, il est condamné à une peine de 10 ans de prison pour vol qualifié et entrée par effraction. C’est en prison qu’il se convertit à l’Islam, s’éduque et prend le nom de Malcolm X.
Sorti de prison en 1952 après avoir purgé les deux tiers de sa peine, il progresse rapidement dans la hiérarchie de Nation of Islam, organisme fondé en 1930 et dirigé par Elijah Muhammad à compter de 1935. Il est prédicateur à la Mosquée numéro 7 dans Harlem à partir de 1954. Ses talents d’orateur contribuent au succès de Nation of Islam, qui passe de quelque centaines de membres à plusieurs dizaines de milliers à travers les États-Unis. Dans son rôle de porte-parole de Nation of Islam, il livre un message à la fois religieux et politique. Nation of Islam combine en effet religion islamique, nationalisme noir et révolte contre l’oppression.
Il rompt avec Nation of Islam en 1964, après plusieurs années de détérioration de sa relation avec son chef spirituel, Elijah Muhammad. La même année, il forme Muslim Mosque Inc, se convertit au sunnisme et entreprend de rattacher la lutte des noirs américains à celle de tous les peuples noirs en fondant l’Organisation de l’unité Afro-Américaine, dont les principes sont analogues à ceux de l’Organisation de l’unité africaine.
Il est assassiné par trois membres de Nation of Islam le 21 février 1965, à l’âge de 39 ans, alors qu’il se préparait à prendre la parole devant un public réuni au Audubon Ballroom à Manhattan, New York.
Pour aller plus loin :
Retranscriptions d’entretiens et de discours prononcés par Malcom X (en anglais)
Domaine public :
Ce sont les textes originaux de langue anglaise qui entrent dans le domaine public au Canada. Il n’est pas certain que les traductions françaises (Éditions Maspero, Éditions Grasset) soient dans le domaine public car Malcolm X est décédé à un âge relativement jeune (39 ans).
- L’Autobiographie de Malcolm X ; avec la collab. de Alex Haley ; trad. par Anne Guérin ; introd. de Daniel Guérin, Paris : Grasset, c1966
- Le pouvoir noir, Paris : Maspero, 1968