Paul de Margerie, nĂ© Ă Vonda en 1931 et dĂ©cĂ©dĂ© en 1968 Ă Ottawa, est un compositeur, pianiste et chef dâorchestre dâorigine fransaskoise ayant ĆuvrĂ© principalement au QuĂ©bec.
NĂ© le 15 septembre 1931 Ă Vonda1, en Saskatchewan, Paul est le troisiĂšme garçon dâune famille de neuf enfants. Son pĂšre, Antonio de Margerie, Ă©tait un ardent dĂ©fenseur du fait français en Saskatchewan et un fervent catholique. PrĂ©sident de lâAssociation catholique franco-canadienne de la Saskatchewan, il entretient notamment une correspondance avec le prĂȘtre, historien et pionnier du cinĂ©ma quĂ©bĂ©cois Albert Tessier2.
Paul de Margerie apprend le piano dĂšs lâĂąge de 8 ans. TrĂšs tĂŽt, il connaĂźtra les cantiques religieux. Dâailleurs, l’une de ses derniĂšres chansons sera une version jazzĂ©e de J’irai la voir un jour, chanson qui sera jouĂ©e lors de son enterrement.
Entre 1945 et 1949, Paul de Margerie est formĂ© Ă Saskatoon par Lyell Gustin, professeur ayant aussi contribuĂ© Ă la formation du chef dâorchestre Neil Chotem. De Margerie travaillera notamment avec Chotem pour les disques Appellation contrĂŽlĂ©e et 3-12. En plus de lâapprentissage du piano pour lâobtention de son grade dâAssociĂ© du Conservatoire royal de musique de Toronto, il donnera des concerts et participera Ă des Ă©missions de radio dans lâOuest canadien.
En 1952, il arrive au QuĂ©bec et Ă©tudie Ă lâUniversitĂ© Laval. En 1955, alors quâil nâa que 24 ans, il devient directeur de la chorale et du ChĆur de lâUniversitĂ© Laval, poste quâil occupe jusquâen 1958. Les critiques de ses concerts sont trĂšs Ă©logieuses, entre autres pour les reprĂ©sentations du Messie de Haendel. En plus de la chorale, Paul de Margerie travaillera avec Gilles Vigneault Ă la retranscription des textes de contes et de chansons dans le cadre du programme de folklore crĂ©Ă© par Luc LacoursiĂšre et FĂ©lix-Antoine Savard. Ceci nâest sĂ»rement pas Ă©tranger Ă la promotion quâil fera des diffĂ©rentes cultures au cours de sa carriĂšre.
En 1958, Paul dĂ©mĂ©nage Ă MontrĂ©al oĂč il commence Ă ĂȘtre prĂ©sent sur le petit Ă©cran. On le voit entre autres Ă lâĂ©mission Au pâtit cafĂ© rĂ©alisĂ© par Jean Bissonnette et animĂ©e par Dominique Michel, Normand Hudon et Pierre ThĂ©riault. Il participe Ă©galement aux Ă©missions Chez ClĂ©mence et Good evening Mr. Sainclair.
En 1960, il accompagne un regroupement d’auteurs-compositeurs-interprĂštes, Les Bozos, lors dâune croisiĂšre sur le bateau HomĂ©ric puis dans le cadre de l’Ă©mission estivale du mĂȘme nom. Cette collaboration permet Ă de Margerie dâorchestrer les disques de nombreux artistes (ClĂ©mence Desrochers, Raymond LĂ©vesque, Jean-Pierre Ferland, Jacques Blanchet, Raoul Roy, etc). Il travaille Ă©galement avec des artistes moins connus aujourdâhui, dont la Famille Brassard, Yohadio (Adrienne Roy VillandrĂ©), les Messagers de la joie ou le MĂ©nestrel du Bon Dieu.
Son talent traverse les frontiĂšres puisqu’en 1962, Charles Trenet et Michel Le Grand font appel Ă ses services. Catherine Sauvage, Nicole Croisille, Christine Legrand et les Swingle Singers travaillent aussi avec lui.
En plus des tournées, des concerts dans les boites à chansons et des émissions de télévision, Paul de Margerie participe à de nombreuses émissions de radio dont les plus connues sont probablement Le Club des Jnobs et Place aux femmes, animée par Lise Payette.
Lors de lâExposition universelle de 1967, il dirige plusieurs concerts ainsi que la fanfare de l’Expo. Il participe Ă©galement au grand spectacle La nuit de MontrĂ©al et est chef d’orchestre aux cĂŽtĂ©s de Wilfrid Pelletier.
Une fin tragique
Le 12 avril 1968, Paul de Margerie sâenlĂšve la vie dans un motel dâOttawa. Lâannonce de sa mort crĂ©e lâĂ©moi dans la colonie artistique du QuĂ©bec.
Durant une pĂ©riode professionnelle active d’environ 14 ans, Paul de Margerie a laissĂ© sa marque dans le portrait musical quĂ©bĂ©cois. Que ce soit dans des concerts classiques en salle, dans des boĂźtes Ă chansons, Ă la radio, Ă la tĂ©lĂ©vision, sur disques ou au cinĂ©ma, de Margerie est bien prĂ©sent tout au long de cette courte pĂ©riode dâeffervescence culturelle, au QuĂ©bec, grĂące Ă sa polyvalence et son grand talent.
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Sources
- TheÌrien, R., D’Amours, I., & Institut queÌbeÌcois de recherche sur la culture. (1992). Dictionnaire de la musique populaire au QueÌbec, 1955-1992. QueÌbec: Institut queÌbeÌcois de recherche sur la culture.
- « DĂ©cĂšs : De Margerie, Paul », Le Devoir,â 16 avril 1968, p. 6 (lire en ligne)
- Jean Royer, « Paul de Margerie dirige la musique au pavillon canadien », L’Action,â 17 aoĂ»t 1967, p. 8 (lire en ligne)
- Jean Beaunoyer, « Dominique Michel: De figurante Ă reine des Bye Bye », La Presse,â 18 novembre 2002, C1 (lire en ligne)
- Renault GariĂ©py, « De Paul de Margerie au « TĂ©lĂ©thĂ©Ăątre » », La Presse,â 16 avril 1968, p. 10 (lire en ligne)
Notes et liens complémentaires
- Vonda est un village canadien de presque 400 habitants situĂ© dans la province de Saskatchewan, peuplĂ© majoritairement par des Fransaskois et des colons venus d’Ukraine. Vonda est un centre communautaire francophone avec une importante institution scolaire d’enseignement en français. (Wikipedia)
- Voir « Albert Tessier ». Wikipedia