Fille du mĂ©decin Joseph Gauvreau et dâAugustine LâArrivĂ©e, Marcelle Gauvreau naĂźt le 28 fĂ©vrier 1907 Ă Rimouski. Deux ans plus tard, son pĂšre accepte un poste au CollĂšge des mĂ©decins et chirurgiens de la province de QuĂ©bec et la famille dĂ©mĂ©nage Ă MontrĂ©al. Marcelle devient pensionnaire au Mont Sainte-Marie oĂč elle complĂšte des Ă©tudes en sciences et lettres, de 1920 Ă 1924. AprĂšs avoir obtenu ce diplĂŽme, elle contracte la tuberculose, ce qui lâobligera Ă une longue convalescence et qui la laissera avec de graves sĂ©quelles.
En 1929, elle sâinscrit Ă la FacultĂ© des lettres et de philosophie de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. LâannĂ©e suivante, elle participe Ă un concours organisĂ© par le journal Le Devoir1 et par le frĂšre Marie-Victorin, un ami de la famille Gauvreau. Elle passe son Ă©tĂ© Ă monter un herbier. Cet exercice lui donne le goĂ»t de la botanique et le frĂšre Marie-Victorin, qui la remarque, la convainc de sâinscrire Ă lâInstitut botanique de lâUniversitĂ© de MontrĂ©al. Elle obtient son diplĂŽme en botanique en 1932 et sa licence en sciences naturelles en 1933. Elle enchaĂźne un mĂ©moire de maĂźtrise en sciences, consacrĂ© aux algues marines du QuĂ©bec, quâelle termine en 1939. Son mĂ©moire recevra un prix de lâACFAS, lâAssociation canadienne-française pour lâavancement des sciences. Elle obtient aussi un diplĂŽme en bibliothĂ©conomie de lâUniversitĂ© McGill en 1934.
Elle mĂšnera une carriĂšre professionnelle des plus remarquables et sera lâune des premiĂšres femmes Ă faire carriĂšre en science au QuĂ©bec. Elle travaille comme bibliothĂ©caire Ă lâInstitut botanique, sâimplique au sein de la SociĂ©tĂ© canadienne dâhistoire naturelle et des Cercles des jeunes naturalistes, collabore Ă la Flore laurentienne2 du frĂšre Marie-Victorin et Ă la sĂ©rie Ă©ducative radiophonique La CitĂ© des plantes, publie des livres sur les plantes destinĂ©s aux enfants, rĂ©dige des chroniques mensuelles pour les Jeunes naturalistes, prĂ©sente de nombreuses communications dans des confĂ©rences.
En 1935, elle fonde « lâĂcole de lâĂveil »3 afin dâinitier les jeunes de 4 Ă 7 ans aux sciences naturelles. Elle fera plusieurs voyages en Europe pour Ă©tudier les mĂ©thodes dâenseignement prĂ©scolaire et dirigera cette Ă©cole durant 33 ans, jusquâĂ sa mort en 1968.
Ă partir de 1941, elle devient membre active de la SociĂ©tĂ© royale dâastronomie du Canada. Elle y siĂšge comme membre directrice en 1952, puis prĂ©sidente en 1954. En 1956, elle publie son mĂ©moire de maĂźtrise Les algues du Saint-Laurent. La mĂȘme annĂ©e, elle assume la prĂ©sidence de la SociĂ©tĂ© canadienne dâhistoire naturelle. Ses rĂ©alisations professionnelles sont donc multiples et nombreuses. Marcelle Gauvreau dĂ©cĂšde le 16 dĂ©cembre 1968.
Toponymie
Aujourdâhui, une rue de la ville de QuĂ©bec4 ainsi quâune rue Ă MontrĂ©al5 portent son nom. Une rĂ©serve Ă©cologique, situĂ©e dans la municipalitĂ© rĂ©gionale de comtĂ© du Fjord-du-Saguenay, lui rend aussi hommage. RĂ©cemment, un jardin vouĂ© Ă la sauvegarde des papillons monarques, situĂ© Ă lâangle de la rue Laurier est et du boulevard Pie-IX Ă MontrĂ©al, porte aussi son nom.
Correspondance
La correspondance quâelle a entretenue avec le frĂšre Marie-Victorin, de 1933 jusquâĂ la mort de ce dernier en 1944, est devenue plus connue avec la publication des lettres de Marie-Victorin en 2018. Ces lettres, compilĂ©es dans un recueil intitulĂ© Lettres biologiques : recherches sur la sexualitĂ© humaine et commentĂ©es par lâhistorien Yves Gingras, nous montrent des chercheurs qui nâhĂ©sitent pas Ă aborder des sujets controversĂ©s pour lâĂ©poque, comme la sexualitĂ© humaine, Ă la fois sur un ton intime et scientifique.
Domaine public
Les rĂ©ponses de Marcelle Gauvreau, quant Ă elles, se trouvent au Service des archives de lâUQĂM. Lâensemble de ces lettres a Ă©tĂ© acquis en 1990, par un contrat de donation signĂ© par son neveu, AndrĂ© Gauvreau. Lâautre partie du fonds dâarchives, dĂ©tenu par lâUQĂM depuis 1970, comprend Ă©galement des documents reliĂ©s Ă son rĂŽle dâadministratrice scolaire, des microfilms, des dessins, des photographies, ainsi que 19 herbiers. Toute cette documentation s’Ă©lĂšve dans le domaine public, 50 ans aprĂšs le dĂ©cĂšs de son auteur, le 1er janvier 2019.
Publications de Marcelle Gauvreau
- 1943 : Plantes curieuses de mon pays. Montréal, FidÚs.
- 1956 : Les algues marines du Québec (mémoire de maßtrise). Montréal, Imprimerie Saint-Joseph.
- 1959 : Plantes vagabondes. MontrĂ©al, Ăditions Centre de psychologie et de pĂ©dagogie,
- 1960 : Plantes curieuses. Montréal, FidÚs.
Sources et références
- Marie Victorin â LâhĂ©ritage. Marcelle Gauvreau
- Bourdon, Marie-Claude. Correspondance secrĂšte.
- Desautels-Marissal, Mariannne. La naturaliste Marcelle Gauvreau sur les pas du frĂšre Marie-Victorin.
- Gloutnay, François. La botaniste Marcelle Gauvreau honorée par Montréal.
- LefĂšvre Raynaud, Laureline. Marcelle Gauvreau.
- Wikipedia. Marcelle Gauvreau.
Notes et liens complémentaires
- Le Devoir. 8 et 10 novembre 1930. RĂ©sultats du concours de botanique. Fonds dâarchives Marcelle-Gauvreau.
- Wikipedia. Flore laurentienne.
- Marcelle Gauvreau et l’Ăcole de l’Ăveil, Archives de l’UQĂM.
- Rue Marcelle-Gauvreau (quartier du Cap-Rouge), OpenStreetMap
- Rue Marcelle-Gauvreau (arrondissement de RiviĂšre-des-Prairies), OpenStreetMap