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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise

Nous cĂ©lĂ©brons ici des Ɠuvres entrant dans le domaine public le 1er janvier de chaque annĂ©e au Canada!

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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise
4 Décembre 201716 mai 2022

Léo-Paul Desrosiers

Une notule colligée par Jean-Michel Lapointe
Calendrier:
  • 2018
| Discipline(s): Tags Histoire, Journalisme, Littérature

LĂ©o-Paul Desrosiers (photo: AndrĂ© Larose)Écrivain majeur de la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle quĂ©bĂ©cois, LĂ©o-Paul Desrosiers (1896-1967) est l’auteur d’une Ɠuvre qui incarne et dĂ©borde son Ă©poque. Romans, nouvelles, essais historiques, Desrosiers a tĂątĂ© divers genres littĂ©raires pour explorer son obsession: l’histoire du Canada français. Il signe aussi quantitĂ© d’articles dans les revues et les journaux – dont plus de 1800 textes pour Le Devoir entre 1920 et 1927. Admirateur de Maurice Duplessis, disciple du chanoine Groulx, chantre de l’idĂ©ologie agriculturiste, romancier de la terre Ă  la plume trempĂ©e dans l’eau bĂ©nite, il a tout pour nous dĂ©plaire. Et pourtant. Regardons-y de plus prĂšs.

Premier auteur quĂ©bĂ©cois Ă  ĂȘtre publiĂ© dans la fameuse collection « blanche » de Gallimard avec Les engagĂ©s du Grand Portage (1938), il accĂšde dĂšs lors Ă  la reconnaissance du grand public. Ce roman psychologique Ă  la langue riche et prĂ©cise, qui s’appuie sur de solides connaissances historiques (la traite des fourrures dans les Pays-d’en-Haut au dĂ©but XIXe siĂšcle), a de quoi sĂ©duire la France: des AmĂ©rindiens, des coureurs des bois, une enfilade de pĂ©ripĂ©ties dans la vastitude d’un continent sauvage et inhospitalier. Le livre est Ă©galement un succĂšs de librairie de ce cĂŽtĂ©-ci de l’Atlantique. Et, privilĂšge rĂ©servĂ© Ă  une poignĂ©e d’élus dans notre histoire littĂ©raire, il est constamment rééditĂ©. La derniĂšre sortie a d’ailleurs eu lieu chez Fides plus tĂŽt cette annĂ©e.

Ce roman a toutefois relĂ©guĂ© dans l’ombre tous les autres, dont L’ampoule d’or (1951), le vĂ©ritable « sommet » de son Ɠuvre romanesque aux dires de Julia Richer, sa biographe[1]. On le lira, entre autres, pour savourer certaines des plus belles pages de notre littĂ©rature consacrĂ©es Ă  la nature gaspĂ©sienne. Le critique Pierre de GrandprĂ©, quant Ă  lui, avance que son meilleur livre est « peut-ĂȘtre » Les opiniĂątres (1941), qui raconte la vie d’un dĂ©fricheur en Nouvelle-France, dans la colonie des Trois-RiviĂšres[2]. Quand les spĂ©cialistes divergent sur l’ouvrage qui compte, voilĂ  probablement le signe de plusieurs choses : a) une Ɠuvre forte b) la subjectivitĂ© du goĂ»t c) le ridicule des classements d) toutes ces rĂ©ponses. Je serais, pour ma part, tentĂ© de plonger dans Nord-Sud, oĂč le protagoniste, paysan des annĂ©es 1840, quitte son patelin misĂ©reux pour tenter sa chance en Californie, lĂ  oĂč la ruĂ©e vers l’or est susceptible d’enrichir son homme.

ComplĂ©tons cette brĂšve incursion dans son Ɠuvre littĂ©raire par quelques remarques sur ses Ă©crits historiques. Biographe de Lord Durham, Paul de Chomedey de Maisonneuve, Jeanne Le Ber, Marguerite Bourgeoys, Desrosiers produit Ă©galement une monumentale histoire du pays des Iroquois au temps de la Nouvelle-France, Iroquoisie (1947). Le premier tome ne se vendant pas, les autres ne seront publiĂ©s qu’à titre posthume. Le livre paraĂźt au complet pour la premiĂšre fois en 1998 aux Ă©ditions du Septentrion. Dans sa prĂ©sentation de l’ouvrage, l’historien Alain Beaulieu explique ainsi son infortune initiale:

Nous ne connaissons pas les motivations profondes qui incitent Desrosiers Ă  consacrer aux Iroquois une Ă©tude historique aussi fouillĂ©e, mais il est Ă  peu prĂšs certain que son travail dut paraĂźtre excentrique Ă  ses contemporains. À une Ă©poque oĂč les historiens canadiens-français s’évertuaient Ă  trouver des hĂ©ros dans l’histoire de la Nouvelle-France, quitte Ă  en inventer de toutes piĂšces, Desrosiers s’intĂ©ressait Ă  des « Sauvages » qui, de surcroĂźt, Ă©taient considĂ©rĂ©s comme les ennemis jurĂ©s de la Nouvelle-France[3].

En somme, il n’éclaire pas le passĂ© de la maniĂšre qui convient Ă  son Ă©poque. Toujours selon Beaulieu, grĂące Ă  cet ouvrage de plus de mille pages, Desrosiers peut Ă  bon droit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme « l’un des prĂ©curseurs de l’histoire amĂ©rindienne au QuĂ©bec ».

Journaliste, Ă©crivain, historien, voilĂ  qui devrait faire le tour du personnage. Eh bien non, justement. La plupart des textes que j’ai lus Ă  son propos, Ă  quelques exceptions prĂšs, s’en tiennent Ă  ces titres. Par dĂ©formation professionnelle, je me permets de signaler un « oubli » : LĂ©o-Paul Desrosiers, bibliothĂ©caire. Car Desrosiers a ƓuvrĂ© en tant que conservateur de la BibliothĂšque municipale de MontrĂ©al de 1941 Ă  1953, une douzaine d’annĂ©es qui ont laissĂ© une marque profonde sur la lecture publique dans notre mĂ©tropole. Qui voudrait en savoir davantage se tournera vers la sous-section que j’ai ajoutĂ©e Ă  son article dans l’encyclopĂ©die collaborative WikipĂ©dia.

Domaine public

Toute l’Ɠuvre de LĂ©o-Paul Desrosiers appartiendra au domaine public dĂšs le 1er janvier 2018.

Références

  • Le troisiĂšme Fauteuil : Ægidius Fauteux, LĂ©o-Paul Desrosiers, Luc LacourciĂšre, par Gilles Gallichan. Les Cahiers des dix (1996).
  • Iroquoisie, site des Ă©ditions du Septentrion.
  • PrĂ©sentations et extraits de divers romans de Desrosiers sur le blogue Laurentiana.
  • Article de Desrosiers (BibliothĂšques, Ontario et QuĂ©bec) paru dans Relations en aoĂ»t 1942.
  • WikipĂ©dia (FR).

Notes et sources complémentaires

  1. âŹ†ïž Julia Richer, LĂ©o-Paul Desrosiers, Fides, Coll. Écrivains canadiens de toujours, 1966, p. 26
  2. âŹ†ïž Pierre De GrandprĂ©, Histoire de la littĂ©rature française du QuĂ©bec, tome II, Beauchemin, 1971, p. 269
  3. âŹ†ïž Alain Beaulien, Introduction de L’Iroquoisie de LĂ©o-Paul Desrosiers, tome I, Septentrion, 1998, p. xii

Illustration

Photo André Larose / Université d'Ottawa, CRCCF, Fonds Livres et auteurs québécois (C14), Ph30-D13.

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