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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise

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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise
5 Décembre 201716 mai 2022

Suzanne-Marie Durand

Une notule colligée par Lëa-Kim Chùteauneuf
Calendrier:
  • 2018
| Discipline(s): Tags Pédagogie, Philosophie

Suzanne-Marie Durand (par LĂ©a-Kim Chateauneuf)Professeure, auteure, philosophe et confĂ©renciĂšre d’origine française nĂ©e en 1899. En 1924, elle fonda l’ƒuvre des FrĂšres et SƓurs de Saint-Jean avec Vladimir Ghika puis se dirigea vers l’enseignement et la pĂ©dagogie. Au cours des annĂ©es 1940, elle entreprend avec des collĂšgues enseignantes de grandes expĂ©riences pĂ©dagogiques fĂ©minines dans des Centres de Jeunesse en France. Ces nouvelles mĂ©thodes pĂ©dagogiques visaient Ă  amĂ©liorer l’apport culturel dans l’apprentissage des jeunes filles en s’assurant qu’un apprentissage technique ne soit pas seulement basĂ© sur le savoir-faire, mais aussi sur le savoir-penser.

Dans un rĂ©cit autobiographique, La corde raide: mon journal des temps difficiles, Durand relate ses aventures lors de l’invasion et de l’occupation de la France par les Allemands Ă  Limoges et Paris entre 1943 et 1945. Elle Ă©tait alors dĂ©lĂ©guĂ©e des Moissons Nouvelles, un organisme dĂ©diĂ© Ă  la formation professionnelle fondĂ© par la Jeunesse OuvriĂšre ChrĂ©tienne (JOC).

Bien que travaillant surtout en France, Suzanne-Marie Durand s’est aussi intĂ©ressĂ© Ă  ce qui se passait au QuĂ©bec avec l’éducation des jeunes filles. Elle s’intĂ©ressa particuliĂšrement aux Instituts Familiaux, des Ă©coles oĂč l’ont « dispense aux jeunes filles ĂągĂ©es de 16 Ă  20 ans une formation intĂ©grale typiquement fĂ©minine, et qui s’adresse Ă  tout l’ĂȘtre, l’ñme, l’esprit, le cƓur, le corps, dans une ambiance non seulement spiritualiste, mais chrĂ©tienne Ă  cent pour cent ». Elle consacra trois ouvrages aux rĂ©alitĂ©s canadiennes en Ă©ducation.

Au printemps 1957, elle vint faire une tournĂ©e au QuĂ©bec afin d’y prĂ©senter, en collaboration avec les Instituts familiaux, une sĂ©rie de confĂ©rences portant sur l’éducation fĂ©minine. Elle Ă©tait alors Directrice pĂ©dagogique de « CarriĂšres fĂ©minines sociales » Ă  Paris et dĂ©lĂ©guĂ©e du gouvernement français au Proche Orient. Elle venait d’ailleurs de terminer une mission culturelle au Liban et en Jordanie.

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, elle revient au QuĂ©bec afin de donner des confĂ©rences portant sur la « connexion entre fĂ©minitĂ© et formation religieuse des jeunes femmes ». À l’époque, elle s’inquiĂšte de l’évolution des jeunes filles Ă  une Ă©poque oĂč les aspirations et les rĂŽles Ă©taient en plein bouleversement. La perte des valeurs familiales et des rĂŽles propres Ă  la femme sont des sujets qui la prĂ©occupent vraisemblablement. PrĂ©occupations qu’elle exprime Ă  de nombreuses reprises dans son ouvrage de 1961, FĂ©minitĂ© et formation chrĂ©tienne :

« La jeune fille d’aujourd’hui, trop souvent masculinisĂ©e par les Ă©tudes ou le travail, apparaĂźt souvent comme une femme dĂ©formĂ©e et tronquĂ©e. Ses immenses virtualitĂ©s ne sont pas mises Ă  jour ; au lieu d’ĂȘtre actualisĂ©es normalement, harmonieusement, elles s’atrophient. Et nous voyons une jeunesse hardie, durcie, garçonniĂšre qui, souvent, n’ayant plus conservĂ© les grĂąces de la fĂ©minitĂ©, cultive en compensation une sexualitĂ© brutale sur laquelle mieux vaut ne pas insister ici ». p.29

La perte de croyance, la sĂ©cularisation de l’État et de l’enseignement et le terreau fertile qui prĂ©parait la jeunesse Ă  Mai 68 en France et Ă  la RĂ©volution tranquille au QuĂ©bec faisaient en sorte que la jeunesse du dĂ©but des annĂ©es 1960 semblait se diriger vers sa perte selon Durand. Toujours dans FĂ©minitĂ© et formation chrĂ©tienne, elle lance un avertissement, la jeunesse est en danger :

« Comment annoncer la Bonne Nouvelle, comment, par exemple, supposer que pourront ĂȘtre entendues et vĂ©cues les bĂ©atitudes Ă©vangĂ©liques Ă  qui est convaincu, pratiquement, que l’idĂ©al de la vie humaine est libertĂ© sans frein, exhibition de soi, laisser-aller dans le confort et la jouissance, poursuite effrĂ©nĂ©e de l’argent ? 
 La Parole de Dieu n’a pas plus d’adhĂ©rence Ă  une telle mentalitĂ© que le ciment coulĂ© sur du bois, ou qu’une greffe vivante insĂ©rĂ©e dans un arbre mort oĂč ne circule aucune sĂšve. » p.121

La jeunesse de l’aprĂšs-guerre, la gĂ©nĂ©ration des baby boomers, n’aura certes pas Ă©voluĂ© comme l’aurait voulu Suzanne-Marie Durand. Les jeunes femmes se sont, en grande partie, libĂ©rĂ©es des rĂŽles traditionnels et contraignants liĂ©s aux tĂąches domestiques et aux rĂŽles d’une « bonne Ă©pouse » et on ne s’en plaindra pas!

Domaine public

Toute l’Ɠuvre de Suzanne-Marie Durand appartiendra au domaine public dùs le 1er janvier 2018.

  • Durand, S.-M. (1945). HumanitĂ©s ouvriĂšres et culture fĂ©minine : expĂ©riences et plans de travail. Paris: Spes.
  • Durand, S.-M. (1949). Éducation fĂ©minine : chemins nouveaux. Paris: L’Auteur.
  • Durand, S.-M. (1951). La corde raide : mon journal des temps difficiles. Paris: Les Cahiers du nouvel humanisme.
  • Durand, S.-M. (1956). Mes amis de Saint-CĂ©zaire. Histoires vĂ©ridiques du pays du soleil. Paris: Librairie des Saints-PĂšres.
  • Durand, S.-M. (1957). Enseignement concentrique : Ă©ducation vitale. Paris: Casterman.
  • Durand, S.-M. (1957). Canadiens, mes amis! QuĂ©bec: Éditions du PĂ©lican.
  • Durand, S.-M. (1958). Éducation fĂ©minine intĂ©grale au Canada : les instituts familiaux. Bruxelles: Centre international d’Ă©tudes de la formation religieuse.
  • Durand, S.-M. (1958). Les Instituts familiaux canadiens : une merveilleuse rĂ©ussite internationale. QuĂ©bec.
  • Durand, S.-M. (1959). Vie. Choix de textes. Paris: Casterman.
  • Durand, S.-M. (1961). FĂ©minitĂ© et formation chrĂ©tienne. QuĂ©bec: Éditions du PĂ©lican.
  • Durand, S.-M. (1961). Pour ou contre l’Ă©ducation nouvelle? : essai de synthĂšse pĂ©dagogique. QuĂ©bec: Éditions du PĂ©lican.
  • Durand, S.-M. (1962). Vladimir Ghika, prince et berger : souvenirs vĂ©cus : Roumanie-Auberive. Tournai: Casterman.

Références

  • Le ProgrĂšs du Golfe, 10 mai 1957 – http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2476674
  • Le ProgrĂšs du Saguenay, 16 mai 1957 – http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2620478
  • La Presse, 16 mai 1957 – http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2877583

Illustration

Un dessin original de Lëa-Kim Chùteauneuf. Licence: [CC BY-SA 3.0]

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