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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise

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Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition quĂ©bĂ©coise
23 Décembre 201828 mai 2019

Otto Hahn

Une notule colligée par Christian Aubry et Jean-Pierre Marquis
Calendrier:
  • 2019
| Discipline(s): Tags Mémoires, Physique, Science

Otto Hahn - CC BY-SA 4.0 Jean-Pierre Marquis.

Otto Hahn est un chimiste allemand nĂ© en 1879 Ă  Francfort-sur-le-Main et dĂ©cĂ©dĂ© le 28 juillet 1968 Ă  Göttingen, en Allemagne. Avec la physicienne Lise Meitner, il se lança, en 1935, dans l’Ă©tude de ce que l’on pensait ĂȘtre alors des transuraniens1, c’est Ă  dire des Ă©lĂ©ments chimiques dont le numĂ©ro atomique est supĂ©rieur Ă  celui de l’uranium (92). En 1938, Lise Meitner dĂ» cependant fuir l’Allemagne en raison de ses origines juives et Otto Hahn continua ses expĂ©riences avec le physicien Friedrich (dit « Fritz ») Strassmann2, tout en continuant Ă  correspondre avec la brillante physicienne rĂ©fugiĂ©e en SuĂšde.

Une découverte majeure

GrĂące Ă  une analyse radiochimique mĂ©ticuleuse dont la configuration expĂ©rimentale lui avaient Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©e par Lise Meitner3, Hahn et Strassmann dĂ©couvrirent alors que la collision d’un neutron avec un noyau d’uranium produisait, entre autres, du baryum4. Hahn et Strassmann ne parvenaient pas Ă  expliquer physiquement ce rĂ©sultat. Hahn s’en ouvrit Ă  Lise Meitner dans une lettre. Celle-ci examina la question avec son neveu, le physicien autrichien Otto Frisch5 qui Ă©tait en visite chez elle, Ă  KungĂ€lv6, prĂšs de Göteborg. Tous deux Ă©mirent alors l’hypothĂšse que le noyau d’uranium s’Ă©tait cassĂ© en deux. Ils consolidĂšrent cette thĂ©orie, expliquant le phĂ©nomĂšne, estimant l’Ă©nergie ainsi libĂ©rĂ©e et Ă©tablissant la possibilitĂ© d’une rĂ©action en chaĂźne. C’est Otto Frisch, semble-t-il, qui utilisa en premier le terme de « fission » (ou « rupture ») nuclĂ©aire.

Dans l’impossibilitĂ© politique de crĂ©diter leurs collĂšgues et amis juifs de cette contribution dĂ©cisive, Hahn et Strassmann furent les seuls Ă  signer l’article exposant l’Ă©vidence de la fission nuclĂ©aire qu’ils soumirent Ă  la revue Naturwissenschaften et qui fut publiĂ© dans le numĂ©ro du 6 janvier 1939. Lise Meitner ne lui en tĂźnt apparemment pas rigueur, puisqu’elle lui Ă©crivit de Stockholm, le 24 fĂ©vrier 1939:

« It must certainly be a great joy for you and Strassmann that you have made the whole world of physics excited. That is really wonderful! Â» — Lise Meitner7

Il s’agissait bel et bien de l’acte de naissance de l’Ă©nergie nuclĂ©aire et Otto Hahn, considĂ©rĂ© depuis comme le « pĂšre de la chimie nuclĂ©aire Â» se vit dĂ©cerner le prix Nobel de chimie de 1944 pour cette dĂ©couverte. Lise Meitner, qui l’avait d’abord assistĂ© puis, Ă  partir de 1917, fait Ă©quipe d’Ă©gal Ă  Ă©gal avec lui pendant 26 ans, ne fut pas associĂ©e Ă  cette reconnaissance, ce qui fait de cette affaire un cas classique d’« effet Matilda Â»8. Elle n’en demeura pas moins loyale envers son prestigieux collĂšgue, affirmant notamment en 1955:

« La dĂ©couverte de la fission nuclĂ©aire par Otto Hahn et Fritz Strassmann a ouvert une nouvelle Ăšre dans l’histoire de l’humanitĂ©. Il me semble que ce qui rend la science derriĂšre cette dĂ©couverte si remarquable, c’est qu’elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par des moyens purement chimiques. Â» — Lise Meitner9

Otto Hahn et la bombe atomique

À la suite de la dĂ©couverte de la fission atomique, Otto Hahn pressent la possibilitĂ© qu’elle puisse servir Ă  des fins militaires. Dans ses publications scientifiques, il espĂšre que cela reste irrĂ©alisable — tout comme Lise Meitner, d’ailleurs.

Il traverse la Seconde guerre mondiale sans prendre part aux travaux secret du rĂ©gime nazi pour fabriquer la bombe atomique. Les nazis ne l’inquiĂštent pas car il ne reprĂ©sente pour eux aucun danger, continuant son travail scientifique sur la radioactivitĂ© dans le sud du pays.

En avril 1945, il est arrĂȘtĂ© par les services secrets alliĂ©s et internĂ© en Grande-Bretagne avec d’autres scientifiques allemands. La destruction des villes de Hiroshima et Nagasaki le bouleverse profondĂ©ment, car il se sent indirectement responsable de cet acte qui l’Ă©meut et l’indigne profondĂ©ment.

Le 12 avril 1957, il fait partie des 18 cosignataires de la DĂ©claration de Göttingen10. Ces physiciens allemands y expriment leur inquiĂ©tude face Ă  l’utilisation de la science atomique Ă  des fins militaires. Ils appellent Ă  la non-prolifĂ©ration en Allemagne de l’Ouest et dĂ©clarent leur refus de collaborer Ă  la crĂ©ation, au test et au dĂ©ploiement de tout type d’arme nuclĂ©aire. Dans le mĂȘme temps, ils estiment « extrĂȘmement important Â» de continuer Ă  travailler aux dĂ©veloppement pacifique de l’Ă©nergie nuclĂ©aire.

Cette déclaration fait grand bruit et, depuis le siÚge de la Fondation Nobel, à Oslo, le théologien Albert Schweitzer les appuie le 23 avril 1957 dans un appel radiophonique mondiale en faveur de la cessation des essais nucléaires11.

Séjour à Montréal

Sur le portrait fort ressemblant d’Otto Hahn qui ouvre cet article, les lecteurs quĂ©bĂ©cois reconnaĂźtront la silhouette du pavillon des Arts de l’UniversitĂ© McGill12. En septembre 1905, en effet, le jeune chimiste allemand quitta Londres (oĂč il avait travaillĂ© pendant un an et rĂ©digĂ© sa premiĂšre communication scientifique) pour MontrĂ©al. Il avait obtenu un poste de recherche au laboratoire de Sir Ernest Rutherford, alors titulaire de la chaire de physique de l’UniversitĂ© McGill. Dans son autobiographie, il affirmera plus tard qu’il avait trouvĂ© au Canada « une Ă©chelle de valeurs Â» pour le reste de sa vie.

Domaine public

Toute les Ă©crits originaux incluant les publications scientifiques13 d’Otto Hahn entrent dans le domaine public canadien le 1er janvier 2019. Le Fichier d’autoritĂ© international virtuel (VIAF) lui attribue 60 oeuvres14, dont son autographie intitulĂ©e Mein Leben (Ma vie), publiĂ©e l’annĂ©e-mĂȘme de sa mort15.

Sources et références

  • Wikipedia (fr): Otto Hahn.
  • Wikipedia (en): Otto Hahn.
  • Wikipedia (de): Otto Hahn.

Notes et liens complémentaires

  1. Wikipedia (fr): Transuranien.
  2. Wikipedia (fr): Fritz Strassmann.
  3. « Otto Hahn und Lise Meitner Â». Seilnacht
  4. Le baryum est un mĂ©tal qui s’enflamme facilement et que l’eau n’éteint pas — au contraire, elle le fait exploser!
  5. Wikipedia (fr): Otto Frisch.
  6. Mia Halleröd Palmgren. « EPS Historic Site – Lise Meitner and the discovery of nuclear fission Â»
  7. S. Hirzel Verlag. « Erinnerungen an Otto Hahn ». Ed. Dietrich Hahn, Stuttgart, 2005 (via WikiQuote).
  8. L’effet Matilda dĂ©signe le dĂ©ni ou la minimisation rĂ©currente sinon systĂ©mique de la contribution des femmes scientifiques Ă  la recherche, dont le travail est souvent attribuĂ© Ă  leurs collĂšgues masculins (Wikipedia). Voir la notule sur Lise Meitner.
  9. S. Hirzel Verlag, ibid.
  10. Wikipedia (en): Göttingen Manifesto
  11. Albert Schweitzer. « A Declaration of Conscience Â». 24 avril 1957. [lire en ligne]
  12. Pavillon des arts – UniversitĂ© McGill. Site officiel du Mont-Royal (Ville de MontrĂ©al).
  13. Voir la sĂ©lection de publications d’Otto Hahn proposĂ©e par Wikipedia (de).
  14. VIAF: Hahn, Otto, 1879-1968.
  15. Otto Hahn. Mein Leben. Bruckmann, Munich, 1968. [WorldCat]

Illustration

Otto Hahn à Montréal. Aquarelle numérique de Jean-Pierre Marquis (CC BY-SA 4.0) d'aprÚs une photo de Fritz Basch/Anefo/National Archives of the Netherlands (CC BY 3.0, via Encyclopedia Britannica).

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